Que ferons-nous de ces 700 ans ?

2 avril 2009

Les 7 et 8 mars derniers, deux jours de commémoration ont suffi pour rappeler l’arrivée de Clément V en Avignon. Ce temps d’anniversaire qui représente près d’un siècle de la vie du diocèse, va pouvoir durer au-delà de ces quelques heures. Et que pouvons-nous en retirer ?

C’est en effet un événement pour la ville mais aussi pour notre Église, qui vient de se dérouler. La Mairie d’Avignon et l’Archevêché ont travaillé ensemble pour permettre à tout un chacun de vivre un temps à la fois
festif, de mémoire historique et spirituel.

Le Pape Benoît XVI pour la circonstance a dépêché un représentant officiel (légat) en la personne du cardinal Paul Poupard qui, avec Mgr Jean-Pierre Cattenoz, ont été reçus officiellement le samedi à la mairie ainsi que différents représentants de la société civile. Symboliquement,
cela marque le lien très fort qui unit le chef-lieu du département à celle de l’Église locale, dans une histoire qui se perpétue.

Cérémonies à l’Hôtel de Ville d’Avignon : Madame Marie-Josée Roig, maire, et le Cardinal Poupard, légat du Pape

Jean Favier, lors de sa conférence « Pourquoi Avignon ? » a montré brillamment les circonstances et la providence qu’à représentées
pour Avignon, l’arrêt, qui devait être momentané et qui a duré, de la cour papale dans cette cité. En effet, c’est le point de départ d’une histoire qui a associé définitivement Avignon à l’histoire de l’Église.

Les diocésains ont répondu présents en venant, non seulement pour assister au programme prévu le samedi, mais pour prier en union avec l’église diocésaine, le dimanche, lors de la messe présidée par le Cardinal
Poupard
. Cela a été un moment important de communion,
ainsi que les vêpres pontificales, qui ont relié spirituellement les papes avignonnais, leur successeur actuel et les catholiques d’aujourd’hui. Le concert d’orgue entre les deux célébrations marque l’importance
culturelle et artistique qui est à mettre au crédit des successeurs de Saint Pierre.

Célébration à la Métropole Notre-Dame des Doms

Le bénéfice de ce temps historique ne s’arrête pas seulement à l’héritage visible des monuments. Faut-il garder uniquement cet aspect culturel, artistique voire touristique ? Nous allons pouvoir nous approprier l’héritage
spirituel pour notre église diocésaine en découvrant ou redécouvrant l’impact de cette période : canonisation de Saint Thomas d’Aquin, première procession
du Saint Sacrement et « création » de la Fête Dieu, aide et soutien des papes auprès des pauvres...

Comment aujourd’hui pouvons-nous nous appuyer sur cet héritage et nous en inspirer, afin de nous l’approprier et continuer cette oeuvre qu’est la mission, élément principal et essence même de la vie de l’Église ? Nous
pourrons le mettre à profit dans les prochains mois et les prochaines années pour être dans la dynamique de cet anniversaire. Pas question d’entrer dans une vision nostalgique du temps jadis. Mais plutôt, comment être visible dans le monde dont nous faisons partie et qui expressément (en tous cas en apparence) n’attend rien de l’Église ? Comment apporter une parole, un témoignage, l’Espérance, à ce monde replié sur lui-même et qui a perdu sa dimension transcendante ?

Les chroniqueurs du XIVe siècle ne montrent pas Avignon et ses habitants sous leur meilleur jour. La société de l’époque était-elle si différente de la nôtre actuellement ? Le défi de l’Église à ce moment-là, est actuellement aussi le nôtre. Il est vrai que le Pape ne logera plus dans le Palais pour favoriser un renouveau spirituel. Cependant, nous savons que le Christ est au
milieu de nous tous les jours jusqu’à la fin des temps et c’est cela qui est primordial. Alors n’hésitons pas à prendre des initiatives, au niveau de nos paroisses, associations et mouvements, qui montrent notre attachement
à notre Seigneur, pour le bien des hommes.