Anne-Gabrielle Caron : le sourire en offrande

26 octobre 2020

Notre série "Vers la Toussaint - La sainteté n’attend pas"

Anne-Gabrielle (2002-2010) est une petite fille atteinte d’un cancer osseux métastatique à l’âge de 7 ans. Mais très vite, cette enfant va offrir ses souffrances pour ceux qu’elle appelle « les plus malheureux qu’elle », allant jusqu’à demander à Dieu de souffrir à la place des autres enfants malades. C’est justement là son propre chemin de sainteté.

Anne-Gabrielle, dis-nous comment accepter la souffrance avec le sourire et sans nous révolter ?

► « Nous, on a vraiment de la chance d’avoir le Bon Dieu. Au moins, on peut Lui demander de nous aider et Lui offrir nos souffrances. »

► "Quand je vois le Christ, j’ai l’impression qu’il nous dit : « Moi, je vous comble de grâces et vous, vous m’humiliez »."

► « Oui, c’est vrai. J’ai eu très peur. Mais maintenant, je n’ai plus trop peur. J’ai juste peur, en arrivant devant Dieu, de voir tous mes péchés… »

► « Je n’ai pas envie de savoir si je vais mourir mais il vaudrait mieux que je sache car je pourrai être prête. »

► "Pourquoi je souffre tellement ?
[Peut-être que le Bon Dieu a un grand projet pour toi. (…) Peut-être qu’Il veut que tu sois sainte.]
Mais je serai sainte  !"

Une âme passionnée et généreuse

Anne-Gabrielle naît le 29 janvier 2002 à Toulon, dans une famille catholique pratiquante. Sous des dehors réservés, elle cache une âme entière, passionnée, généreuse. C’est une enfant affectueuse qui a besoin d’être aimée et qui s’inquiète facilement pour ceux qu’elle aime.

A 4 ans, elle révèle une maturité surprenante et demande régulièrement à ses parents « Est-ce que je vais bientôt mourir ? » Et elle explique : « C’est que j’ai tellement envie de voir le Bon Dieu ».

​En 2008, Anne-Gabrielle se plaint de douleurs dans la jambe droite. Le diagnostic révèle un cancer osseux très virulent dont elle ne guérira pas. Le traitement très lourd ne visera qu’une rémission, elle-même incertaine. Elle demande régulièrement pourquoi Dieu l’a choisie pour cette épreuve. L’abbé Dubrule l’aide à comprendre qu’elle n’aura pas de réponse à cette interrogation. Mais qu’elle peut donner du sens à ses souffrances en les offrant pour diverses intentions, en union avec celles du Sauveur. Ce qu’elle intègre et fait très vite ; et c’est là, certainement, son chemin propre de sainteté.

Elle supporte les traitements douloureux et ne se plaint que rarement : et elle puise dans le Christ souffrant toute sa force. Elle manifeste aussi un grand amour pour la Sainte Vierge.

Pendant une période de rémission, Anne-Gabrielle fait sa première communion et sa confirmation, moments intenses de rencontre avec Jésus ; mais en 2010, la maladie reprend. Elle souffre énormément.

Elle apostrophe ses parents, témoins impuissants et silencieux avec une impatience douloureuse : « Le Bon Dieu en fait trop pour moi ! C’est vrai, non, Il en fait trop pour moi ? » Ils admettent que c’est beaucoup. Elle ne dit alors plus rien, comme s’il lui suffisait que l’on reconnaisse la charge qui l’écrase. C’est le seul moment où elle a exprimé un tel découragement. Très vite, elle se retourne vers son Dieu et, jusqu’à la fin, elle offre toutes ses souffrances pour les pauvres pécheurs. Le Bon Dieu vient la chercher le 23 juillet 2010 : elle a 8 ans et demi.

Le 12 septembre 2020, Monseigneur Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, ouvre officiellement la cause de béatification et de canonisation d’Anne-Gabrielle : elle porte désormais le titre de servante de Dieu.

Source : https://www.anne-gabrielle.com/

Témoignage de sa maman

Si je devais résumer Anne-Gabrielle, je dirais trois mots : accepter, offrir, sourire. La façon dont cette enfant de 8 ans a accepté sa maladie, tout en souhaitant toujours guérir, est très frappante. Il n’y a jamais eu de recherche de souffrance chez elle ; il n’y a aucune ambiguïté là-dessus. Elle a accepté l’épreuve et elle a compris qu’elle pouvait l’offrir en union aux souffrances du Christ et à sa Passion rédemptrice. Et cette acceptation n’était pas, chez Anne-Gabrielle, une forme de résignation ou de passivité. Non, c’était au contraire une force. Cette force, elle l’a montrée dans sa manière de surmonter la souffrance mais aussi de jouer avec les enfants de son âge, malgré les contraintes de sa maladie. Sa seconde particularité, c’est qu’elle a vécu tout cela avec le sourire, alors qu’elle souffrait terriblement ! Son sourire est véritablement le reflet d’une grâce rayonnante, d’une grâce aimante.

Source :Famille Chrétienne