Rosmerta : La conférence des évêques de France valide la position du diocèse d’Avignon

13 janvier 2020

Le mouvement Chrétiens en Vaucluse, opposé à la position du diocèse, a interrogé la Conférence des Evêques de France, voici la réponse :

Au comité d’animation du mouvement Chrétiens en Vaucluse

Bonsoir à vous

Suite à votre interrogation formulée par mail le 18 décembre, nous vous confirmons que la CEF a bien conseillé au diocèse d’Avignon d’interjeter appel du jugement du tribunal d’Avignon rendu en octobre 2019.

Les actions de l’Eglise en faveur de l’accueil des migrants sont très notables et elles mobilisent des moyens importants dans les diocèses et les paroisses. Le diocèse d’Avignon est notoirement mobilisé sur cette question, et nous savons votre motivation dans ce domaine de solidarité essentielle.

La Conférence des évêques de France, consciente de l’action des diocèses de France pour l’accueil des migrants, ne peut pas laisser s’installer une jurisprudence qui valide le fait le que les biens immobiliers diocésains puissent être occupés illégalement, qui plus est sans aucune indemnité d’occupation. Si ces actions sont initiées dans des locaux diocésains, elles ne peuvent se déployer qu’à l’initiative de l’Eglise ou avec son accord, dans le cadre du respect de la légalité et sans recours à la violence contre les biens. Les diocèses et les associations catholiques spécialisées déploient, par ailleurs, un savoir-faire spécifique pour un accueil véritable des personnes migrantes ; cela appelle une vigilance et une responsabilité que l’Eglise doit toujours endosser. En l’espèce, l’illégalité de cette occupation interdit toute action d’amélioration des conditions d’accueil de ces personnes qu’il est indigne d’associer à cette violence et de laisser, elles-mêmes, dans cette situation illégale.

Comme vous le savez et comme cela s’est pratiqué dans nombre de diocèses avec succès, une intervention auprès des pouvoirs publics pour organiser une solution de relogement des occupants a été entreprise. Et malgré l’échec de cette intervention, le diocèse reste soucieux du sort des personnes concernées. Comme le diocèse le rappelle d’ailleurs, lors d’une réunion avec l’association Rosmerta en janvier dernier, M. le Préfet et les services de l’État avaient confirmé qu’ils étaient en mesure de prendre en charge les migrants hébergés.

En toute hypothèse, le diocèse a déjà démontré sa patience et sa solidarité, et les délais de l’appel vont venir s’ajouter à l’année déjà écoulée. Cet appel ne se traduira pas en une quelconque expulsion dans les mois à venir et il n’est pas acceptable de laisser entendre le contraire !

Pour ces raisons, il est du devoir du diocèse de ne pas laisser perdurer cette situation illégale, encore moins d’en être complice. Le diocèse ne peut pas cautionner une association qui, de plus, n’apporte aucune contrepartie aux charges qui doivent toujours être assumées par la paroisse.

Faire valoir ses droits au terme d’une occupation illégale aussi longue est autant une question de justice que de véritable charité.

Merci de bien vouloir prendre en compte ces éléments d’information.

Fraternellement

Père Thierry Magnin

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Père Thierry MAGNIN

Secrétaire Général et Porte-Parole

de la Conférence des évêques de France