Prosper et Deus, ordonnés prêtres à Cavaillon : l’imprévu comme un don de Dieu

8 juillet 2020

Ils auraient dû être ordonnés dans leur pays, le Burundi. La pandémie et la Providence ont quelque peu changé leurs plans : Prosper Ntabangana et Deus Nzambimana seront ordonnés prêtres par Mgr Jean-Pierre Cattenoz, samedi 11 juillet 2020 à Cavaillon.
Prions pour eux !

Prosper Ntabangana

Qui êtes-vous ?

Je suis le quatrième enfant d’une famille de 9 enfants dont un est déjà mort.Je suis né à Gitega au centre du Burundi, dans la paroisse Bon Pasteur de Rwisabi, diocèse de Ngozi. 

Quel chemin de foi vous a conduit jusqu’à la vocation sacerdotale ?

Je suis né dans une famille chrétienne, ce qui m’a permis de bénéficier d’une éducation chrétienne. Aussi, j’ai eu la chance d’être en contact avec les religieux et les religieuses (Les Lazaristes et les Filles de la Charité de Saint Vincent de Paul). En outre, j’ai fait mes études secondaires dans un petit séminaire, ce qui m’a permis de méditer sur la Parole de Dieu, mais aussi cela m’a permis de vouloir devenir prêtre dès mon bas âge.

Le fondateur de votre congrégation sera bientôt canonisé ; que puisez-vous auprès de César de Bus ?

César de Bus va être bientôt canonisé, c’est une grande joie pour moi. Ce que je puise de lui, c’est l’amour de l’annonce de la Parole de Dieu par l’enseignement de la catéchèse. Pour lui, tout prêtre est aussi un catéchiste : il doit aider les gens à approfondir les vérités de la foi chrétienne. Étant prêtre, il ne faut pas laisser la catéchèse uniquement aux fidèles laïcs.

J’ai choisi d’être doctrinaire car je trouve que le charisme de la Congrégation - être bien enraciné dans la Doctrine Chrétienne et dans la charité - peut m’aider à vivre ma vocation de chrétien ; et cela coïncide bien avec la Parole de Dieu qui m’accompagne depuis ma jeunesse : « malheur à moi si je n’annonce pas l’Evangile » (1Co 9,16).

Que retenez-vous de votre stage diaconal à la paroisse de Cavaillon ?

Mon stage ici à Cavaillon m’a permis de vivre ce qu’on m’enseignait toujours, que l’Eglise est universelle. Nous avons été très bien accueillis, et cela m’a permis d’être joyeux, ce qui a favorisé ma méditation sur la vie religieuse et sacerdotale.

Vous auriez dû être ordonné au Burundi, entouré de vos proches...comment vivez-vous cet imprévu ?

Personnellement j’ai accueilli le fait d’être ordonné ici comme une volonté de Dieu, car ce n’était pas prévu et personne ne l’imaginait même pas. Donc je comprends que l’homme propose et Dieu dispose.J’ai compris aussi que le prêtre n’appartient pas à sa famille uniquement, mais il appartient à l’Eglise ; or, l’Eglise est partout. Être ordonné ici sur la terre du fondateur nous console. Donc je ne suis pas inquiet.

Deus Nzambimana

Qui êtes-vous ?

Je suis né en 1989 d’une famille chrétienne, de nationalité burundaise, dans le diocèse de Ngozi, paroisse de Gasenyi. Je suis membre de la congrégation des Pères de la Doctrine Chrétienne depuis 2011. 

Quel chemin de foi vous a conduit jusqu’à la vocation sacerdotale ? 

Mes parents m’ont appris à mener une vie chrétienne. Ils m’ont orienté dans le groupe des servants de messe.
Après mes études primaires, le curé m’a proposé de faire le collège et le lycée au petit séminaire. Là, j’ai appris que l’Eglise a besoin d’hommes qui consacrent leur vie à l’Evangile. Petit à petit, je me sentais appelé intérieurement à être parmi eux. Les prêtres m’ont aidé à mûrir ce choix auquel je me sentais appelé. Et à la fin des études du lycée, je me suis engagé à rentrer au grand séminaire pour me préparer à la vie sacerdotale. Après 9ans de préparation, me voici à la veille de l’ordination. 

Que puisez-vous auprès de César de Bus ?

Auprès de lui, je puise un dévouement au service de Dieu. Ce prêtre s’est donné pour annoncer la Parole de Dieu à travers des enseignements compréhensibles et proches de la vie des gens de son temps. Il a été un prêtre catéchiste qui s’est donné personnellement pour communiquer les mystères de Dieu aux enfants, aux jeunes, aux adultes et aux personnes âgées avec des paroles, et moi aussi je voudrais être un prêtre catéchiste m’inspirant de son exemple.

Que retenez-vous de votre stage diaconal à la paroisse de Cavaillon ?

Je retiens l’image d’une communauté paroissiale faite de personnes adultes. Apparemment, les jeunes semblent être absents. Pourtant, j’ai eu la joie de découvrir que l’Eglise est une et universelle, parce que je me suis senti au service d’une communauté généreuse, si accueillante. je retiens aussi le sens de l’hospitalité que j’ai reçue dans une communauté nouvelle où j’étais un nouveau venu. Mon service a été favorisé par tous les paroissiens que j’ai rencontrés. 

Vous auriez dû être ordonné au Burundi, entouré de vos proches...comment vivez-vous cet imprévu ?

Cet imprévu, je l’accueille comme un don de Dieu... Il faut que la volonté de Dieu puisse être faite et non seulement la mienne.
Mais aussi, c’est une occasion de participer à la souffrance du monde : si je ne serai pas entouré par mes proches lors de mon ordination à cause de cette pandémie, cela me fait penser à de nombreuses familles qui ne sont plus entourées par les leurs à cause de cette même pandémie qui leur a enlevé la vie. Et je prie pour eux donc. 

Enfin, je serai aussi entouré par les frères et sœurs avec qui nous partageons notre famille Église. Car le sacerdoce n’est pas un don que je recevrai pour mes proches seulement, mais aussi pour toute l’Eglise universelle y compris le diocèse d’Avignon qui m’entourera ce jour.