Pour une finance au service de l’humanité

3 mai 2021

En ce mois de mai, le pape François nous demande de prier pour que les responsables financiers travaillent avec les politiques à réguler les marchés financiers. Il s’agit de travailler pour que l’argent soit à sa place dans le monde.

« Prions pour que les responsables financiers travaillent avec les gouvernements pour réguler les marchés financiers et protéger les citoyens contre leurs dangers. »

Devant cet enjeu planétaire, chacun peut se sentir dépassé. Pourtant l’argent est présent dans la vie de chaque homme dans le monde. Sauf à revenir au troc, il régule avec grande efficacité la majeure partie des échanges entre nous. Sans cet outil, les progrès de l’humanité n’auraient pas été possibles. Mais vu les services qu’il rend, la tentation est forte de s’en procurer à n’importe quel prix. Quand nous cédons à cette tentation, l’argent n’est plus au service de la gratuité des échanges – ce qui est le propre des relations vraiment humaines -, mais il devient une fin en soi, une idole, un faux dieu, et nous devenons esclaves à son service. Dès lors, l’homme est une marchandise et les relations humaines sont sans pitié. À ce jeu, il y a des gagnants et des perdants, des bourreaux et des victimes, mais en vérité, à terme, tous sont perdants.

Sans parler de la manière dont l’argent peut empoisonner nos relations familiales et amicales, nous sommes assez lucides pour constater les ravages que l’attrait du gain opère dans le monde. Il faut ici parler du pillage des ressources des hommes comme de celles de la planète. Aujourd’hui, bien des voix s’élèvent pour dire que c’est la survie du monde qui est en jeu.

Il ne s’agit pas de supprimer l’argent, mais de le mettre à sa juste place. Le pape, s’adressant à tous, parle de réguler. Le terme est technique et profane. Les chrétiens et les hommes de bonne volonté sentiront qu’il y a aussi un enjeu de conversion. En effet, l’Adversaire nous met à l’épreuve de la tentation ; le combat est rude et nous sommes faibles pour résister. Les riches ont davantage de chemin à faire car, outre la tentation commune à tous, leur richesse est une injustice vis-à-vis de ceux qui ont peu, voire rien ; et la richesse est un très bon anesthésiant.

Le pape propose une manière de faire : travailler avec. Que ceux qui sont aux manettes des finances travaillent avec les politiques. Or comment travailler ensemble s’il n’y a pas un objectif commun ? Quel peut être cet objectif ? Que les finances et les marchés financiers soient au service de l’humanité. Nous avons besoin des autres pour progresser ensemble. Les responsables financiers et politiques sont eux aussi soumis à la tentation d’idolâtrer l’argent, c’est pourquoi leur premier devoir est de mettre en place des régulations qui feront peu à peu grandir justice, tempérance, prudence et force.

Ce travail ne sera jamais achevé car la tentation poursuit son œuvre. Est-ce une raison pour capituler ? Non, car le mal sème le mal seulement avec notre lâcheté, tandis que le bien engendre le bien. Il est au service de tous.

En nous appliquant à la prière pour cet enjeu mondial, nous pouvons simultanément examiner notre rapport à l’argent, et voir les points de conversion possibles.

Daniel Régent sj, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France

Par le Réseau Mondial de Prière du Pape (Apostolat de la Prière) :
www.prieredupape.va
Aujourd’hui, quand on entend parler de la finance, on a souvent l’impression qu’il s’agit d’une réalité très éloignée de notre vie quotidienne. Comme le dit François, « Que le monde de la finance est loin de la vie de la plupart des gens ! ». Il ne doit pas forcément en être ainsi. Il existe des solutions pour rapprocher le monde de la finance des citoyens et surtout, pour la placer au service de tous et non d’une poignée de spéculateurs. C’est ce que nous rappelle le Pape ce mois-ci : « Il est encore temps d’amorcer un processus de changement global pour une économie différente, plus juste, plus inclusive et plus durable, sans laisser personne de côté ». Nous pouvons tous contribuer, chacun à notre mesure, à rendre ce changement global possible. Partage l’appel du Pape pour que la spéculation financière soit règlementée et que la finance soit au service du bien commun.
"Alors que l’économie réelle, celle qui crée des emplois, est en crise, et que beaucoup sont au chômage, les marchés financiers eux n’ont jamais été aussi hypertrophiés qu’aujourd’hui.
Que le monde de la finance est loin de la vie de la plupart des gens !
Quand elle n’est pas régulée, la finance devient de la simple spéculation soutenue par certaines politiques monétaires.
Cette situation est insoutenable. Dangereuse.
Pour éviter que les pauvres ne paient encore une fois les conséquences, la spéculation financière doit être strictement réglementée.
La spéculation. J’insiste sur ce terme.
Les finances devraient plutôt être un instrument de service, orienté vers les personnes et le soin de la maison commune !
Il est encore temps d’amorcer un processus de changement global pour une économie différente, plus juste, plus inclusive et plus durable, sans laisser personne de côté.
Agissons ! Prions pour que les responsables de la finance collaborent avec les gouvernements afin de réglementer les marchés financiers et protéger les citoyens de leurs dangers.
"
Pour plus de vidéos sur les intentions de prière du Pape :
www.lavideodupape.org
Avec la collaboration de Vatican Media :
http://www.vaticannews.va/fr.html
et le Dicastère pour le Service du Développement Humain Intégral https://www.humandevelopment.va/en.html