Portraits : Charlotte et Thierry, une conversion familiale

27 février 2019

Charlotte et Thierry habitent près d’Avignon et sont parents de six enfants entre 18 et 4 ans.

Entretien avec Martine Racine, pour l’émission « Pourquoi le taire ? » sur RCF Vaucluse.

Grâce à votre fille Valentine, votre vie s’est transformée.
Charlotte, avez-vous été élevée dans la foi catholique ?

J’avais des parents croyants mais on n’allait à la messe que pour les grandes fêtes. Rien de plus à côté !

Et vous Thierry ?

Mes parents étaient croyants mais pas du tout pratiquants. J’ai été baptisé pour faire plaisir à mes grands-parents. Mais je n’ai jamais suivi le catéchisme . Je n’ai jamais été éduqué dans la foi et n’ai jamais été interpellé. Mes amis n’étaient pas cathos et je ne n’ai donc jamais été attiré là dedans.

Vous vous êtes mariés civilement, vous avez eu des enfants. Que s’est-il passé avec Valentine ?

Charlotte : En classe de grande section de maternelle, Valentine a suivi un cours d’éveil à la foi avec sa maîtresse, c’est à dire un cours de catéchisme pour les plus petits. A la fin de son année scolaire, elle est venue vers nous et nous a demandé le baptême.

C’était inattendu pour vous ?

Charlotte : Complètement ! On a été surpris tous les deux.

Vous étiez contents ou catastrophés ?

Thierry : Contents de sa décision ! Moi, n’étant pas catho, je refusais que mes enfants soient baptisés. Mais si son choix était celui-ci, il n’y avait aucun souci !

Vous êtes allés alors dans une paroisse ?

Charlotte :A sa demande, en effet, je me suis dit qu’il fallait qu’on s’oriente vers une paroisse. Nous sommes allés près de chez nous ; j’ai commencé à poser des questions : comment fallait-il faire quand notre enfant nous demandait le baptême ?

Avez-vous été bien reçus ?

Charlotte : Oui tout à fait ! Des paroissiens et des paroissiennes très accueillants et cela m’a fait très plaisir. On s’est sentis vraiment à notre place en tant que débutants. On ne connaissait pas le déroulement d’une messe et on se savait pas ce qu’était une communauté paroissiale.
Au début, je suis allée régulièrement à la Messe avec les deux enfants plus grands, Valentine et son grand frère. J’ai redécouvert le déroulement d’une messe. J’étais comme une enfant...j’étais comme eux, en fait ! C’était le rendez-vous de la semaine, du dimanche !

Et il y avait dans cette paroisse, qui est la paroisse Saint Ruf d’Avignon, des soirées de louange !

Charlotte : Oui et j’y ai été invitée par ses paroissiens qui me voyaient avec mes enfants. Et c’est là, qu’un dimanche soir, j’ai fait la rencontre avec le Seigneur.

Pendant que vous chantiez ?

Oui et pendant ce moment d’intériorisation où je me suis sentie vraiment aimée par le Seigneur. Il m’accueillait les bras ouverts, moi qui ai manqué d’amour étant jeune. C’était vraiment une révélation et une joie immense.

Il est venu dans votre cœur ?

Oui Il est venu transpercer mon cœur et j’avais l’impression d’être une autre personne en face de Lui.
En sortant de là, j’ai dit à Thierry tout ce que j’ai ressenti. Il a eu une réaction normale, de sa part : il m’a répondu que ça ne le dérangeait pas que j’aille à la messe avec les enfants, mais il ne voulait pas que j’entre dan une secte ! C’est vrai que c’était une soirée de louange où on tapait des mains, où on dansait, où on priait avec son cœur et avec son corps.
Je l’ai rassuré : tout était en ordre, et j’avais beaucoup de joie.
J’étais retournée ! Et j’espérais que cela puisse se transmettre à lui-même.

Et vous Thierry ?

Au début les enfants m’ont demandé de les accompagner. Étant donné que Charlotte venait d’accoucher de la petite dernière, c’était un bon prétexte pour rester à la maison pour garder le bébé.
Puis à force que les enfants me demandaient de venir avec eux, j’ai mis le pied à l’étrier et j’y suis allé. Je passais davantage de temps en dehors de l’église en train de fumer ma cigarette, mais j’étais là quand même.
De dimanche en dimanche, des personnes qui depuis sont devenues de très grands amis, ont commencé à discuter avec moi. On avait en commun le même parcours de jeunesse un peu tout fou, et ainsi on se reconnaissait bien.
Charlotte m’a ensuite invité à ces fameuses soirées de louange. Pour ne pas me faire trop voir, je me suis mis entre le pilier et l’orgue.

Vous ne vous êtes pas mis à côté de votre femme ?

Ah non, pas du tout ! Fallait pas aller trop vite ! Je me mettais un peu à l’écart, pensant que personne ne me voyait. Lors d’une de ces soirées, le prêtre a fait un enseignement et pendant cet enseignement, j’ai eu un brouillard devant les yeux, et le visage du Christ est apparu. C’était quelque chose de magnifique !

Était-ce le Christ souffrant ?

Non, le Christ heureux !
Charlotte : Il a encore beaucoup d’émotions sur cette vision !
Thierry : Jusqu’alors, je me disais que je ne croirais que lorsque je verrai le Christ. Et ce soir-là, Il était devant moi.
Je me suis alors questionné, j’ai questionné les gens pour essayer de comprendre ce que le Christ leur apportait pour être dans cette joie manifestée lors de ces soirées de louange. Quand, par exemple, il y avait des chants à l’Esprit Saint, tout le monde était porté, avait le sourire aux lèvres. Toute cette joie gratuite !

Et les enfants ?

Charlotte : Les enfants ont suivi leur catéchisme et Valentine a été baptisée, lors d’une messe dominicale entourée de notre famille proche qu’étaient les paroissiens de Saint Ruf.

La foi a changé votre vie ?

Charlotte : Complètement ! Jésus fait partie maintenant de notre vie quotidienne. On Le prie chaque jour en famille, en couple. C’est une Personne au milieu de nous chaque jour.

Thierry, cela vous a-t-il aidé dans votre vie chaque jour ?

Oui, cela m’aide à comprendre les gens. De plus, actuellement je travaille pour une association qui s’occupe de personnes en réinsertion, et cela m’aide beaucoup plus à être à l’écoute des personnes.

Êtes-vous toujours très engagés à l’église Saint Ruf ?

Thierry : Dès que le prêtre nous demande quelque chose, si on peut, on le fait ; il sait très bien qu’il peut compter sur nous.

Jésus vous a aidé, je crois dans votre histoire ?

Thierry : il y a une vingtaine d’années, j’ai eu un problème d’alcoolémie. A cette époque-là, je n’étais pas du tout croyant et je m’étais toujours dit que les médicaments, ma volonté m’avaient aidé ; mais en y repensant maintenant, je me dis que le Seigneur était là pour m’aider aussi...et en très grosse partie, par ma femme !

Tous les deux vous avez donc trouvé un trésor ?

Charlotte : Le trésor c’est que Jésus fait partie de notre vie. A l’heure d’aujourd’hui, on ne veut pas garder ce trésor pour nous ; on veut le transmettre à toutes les personnes qui nous entourent, aussi bien notre famille, nos collègues de travail. Pour ne pas garder ça pour nous, on fait partie d’une Communion et on évangélise en couple. On témoigne de notre foi et de ce que le Seigneur a fait dans notre vie : Il nous a sauvés aussi bien l’un que l’autre, à sa manière. Et on veut dire aux autres qu’Il peut les sauver de quelque manière que ce soit.
Quant à nos enfants, ils sont heureux et engagés à Saint Ruf. A la messe, les grands s’occupent des plus petits pendant l’homélie ; notre troisième fille qui a 10 ans fait partie des servants d’assemblée. Notre quatrième vient de commencer à être servant d’autel.
Tout le monde chemine à son rythme !