Nous aspirons à la reprise d’une vie normale !
Les conditions d’un assouplissement des contraintes imposées par la pandémie apparaissent proches : une vie sociale peut reprendre peu à peu. Nous l’avons goûtée avec joie durant une bonne partie du mois de mai et le mois de juin devrait confirmer la reprise plus large de nos libertés extérieures. Nous nous mettons à rêver d’un été favorable, fait de moments de détente en famille, avec les amis, en goûtant la joie des voyages proches ou lointains. Plus profondément le temps des projets redevient possible : des fiancés pensent à leur mariage, des rencontres redeviennent possibles, des initiatives d’ordre divers s’envisagent, des retrouvailles familiales nécessitant des moyens de transport à l’arrêt se précisent. Des manifestations sportives, culturelles paraissent à nouveau possibles. Le festival d’Avignon précise ses contraintes mais aura lieu. Oui, nous sommes des êtres sociaux ! La distanciation ou le masque ne peuvent qu’être des contraintes passagères pour éviter le pire. Nous sommes faits pour nous dévisager, nous sourire, nous entraider, nous faire proches. Cela nous remet devant nos responsabilités : que vais-je faire de ces libertés de mouvement retrouvées ? A quoi, pour qui vais-je les employer ?
Le temps de la liturgie de l’Église vient de nous faire entrer dans le temps dit « ordinaire ». Depuis le temps de l’Avent commencé fin novembre, nous avons été dans des temps extraordinaires : l’Avent, Noël, le Carême, Pâques et le temps pascal, la fête de Pentecôte. Le temps ordinaire va se déployer désormais marqué par des fêtes plus ponctuelles ou circonstanciés. Dans la vie de nos paroisses, on peut envisager les fêtes patronales, les mariages religieux se font plus nombreux, les baptêmes, les confirmations et les communions sont possibles. On peut se demander comment accompagner maintenant ceux qui n’ont pas pu célébrer comme ils l’auraient voulu les funérailles d’êtres chers, victimes de la pandémie. On reparle pèlerinages, retraites dans des monastères, on envisage enfin la reprise de la vie ordinaire. Oui, le temps des projets se fait jour et avec lui celui de nos engagements et de nos responsabilités.
Et notre diocèse d’Avignon se sent prêt à reprendre le cours d’une vie normale. Il attend un nouvel archevêque. Il peut arriver. Il doit arriver. Le temps de la vacance creuse le désir de retrouver la vie ordinaire. Le temps des projets est là. Il sera précédé par celui de la connaissance mutuelle : vous, de lui et lui de vous. Lui, avec ce qu’il devra quitter pour venir jusqu’à vous, et vous, avec le désir de l’accueillir comme celui que l’Église vous envoie au nom du Seigneur. Et chacun de confier ce moment au souffle de l’Esprit de Pentecôte que nous venons de fêter. La séquence de la messe de Pentecôte peut nous fournir en partie le contenu de notre prière : « Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rend droit ce qui est faussé. A tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés. » Nous l’avons expérimenté. L’Esprit accompagne le temps de l’histoire avec ses soubresauts. C’est Lui qui fonde notre confiance, accompagne nos épreuves, dissipe nos ténèbres. C’est Lui qui donne la joie.
Alors Église d’Avignon, réjouis-toi, Il est moins loin le temps de la reprise de la vie ordinaire ! « Qu’il est bon, qu’il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis. »
+ Georges PONTIER
Administrateur apostolique