L’intention de prière du Pape pour le mois de Mars

1er mars 2023

En mars, à l’appel du Pape François, prions pour tous ceux qui souffrent à cause du mal commis par des membres de la communauté ecclésiale : afin qu’ils puissent trouver dans l’Église elle-même une réponse concrète à leur douleur et à leur souffrance.

Ayons compassion pour les victimes de violences dans l’Église.

Quelle retenue dans l’intention du pape « pour les victimes d’abus » ! Les mots mêmes du titre ne se retrouvent pas dans le texte. Qui sont les victimes ? Des enfants, des adultes ? Quels maux sont pointés ? Des violences sexuelles, des abus d’autorité, de la manipulation, un silence complice ? Qui en sont les auteurs ? Des prêtres, des religieux, des consacrés ? Cherchez dans la communauté ecclésiale ! Que signifie « réponse concrète » ? Une écoute, une indemnité financière, des célébrations de demande de pardon, des protocoles rigoureux pour l’avenir ? Ce n’est pas précisé. Il est difficile d’ouvrir plus large le champ désigné dans le titre et chaque agression s’estompe dans le lointain du paysage. D’aucuns voudront reconnaître là le langage de buis ecclésial qui ne veut pas appeler un chat un chat, qui banalise ainsi les actes commis et inflige de nouvelles blessures à cause de son insignifiance.

Le pape n’instruit pas ici un procès, il invite à la prière pour tous ceux qui souffrent et cherche à ouvrir un chemin. Il connaît la gravité de ce qui s’est passé et se passe dans l’Église. Lui-même a pu penser que des accusations étaient fausses ; mieux informé, il a demandé pardon. Il n’est pas à l’abri de pouvoir blesser des gens.

Les souffrances et les blessures ne sont pas comparables. S’il peut y avoir une certaine objectivité du mal commis, chacun le ressent à l’intime d’une manière unique et en partie indicible. Les premiers à qui il faut penser sont les enfants dont l’innocence a été piétinée ; celles et ceux dont la confiance a été trahie. Qu’ils puissent trouver des mots et des oreilles attentives pour dire ce qui cherche à venir au jour pour enfin sortir de la mort. Il y a aussi la souffrance des proches. Il y a la colère de ceux qui sont dégoûtés. D’une manière différente, il y a la souffrance de ceux qui savent qu’ils ont blessé, la souffrance de ceux qui avaient la responsabilité d’intervenir et qui ne l’ont pas fait ou qui l’ont mal fait. Il y a la souffrance éprouvée à cause de la trahison du message évangélique, à cause de l’Église salie. Il y a enfin la souffrance de compassion pour tant de victimes.

Dans le mot ‘tous’ utilisé par le pape, entendons que personne ne sort indemne de ces maux. Qui n’a pas été blessé, qui n’a pas été offenseur ? ‘Tous’, c’est l’Église entière, et c’est chacun parce que chacun est l’Église à la place qui est la sienne. Qu’un immense cri silencieux nous saisisse ‘tous’ ! Seul le silence peut dire à la fois la souffrance, la honte, l’horreur, le dégoût, la demande de pardon. La mise en croix de Jésus est contemporaine. Elle s’accomplit au cœur de son Église en toutes les victimes d’abus. Jésus en sa souffrance les rejoint toutes. Avec Pierre, avec le pape, qu’il soit aussi donné à tous de pleurer amèrement en croisant le regard du Bien-Aimé. Alors l’Église elle-même, victime en ses victimes, coupable en ses coupables, trouvera une réponse concrète en Celui qui la sauve.

Daniel Régent sj, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France

« Demander pardon est nécessaire, mais cela n’est pas suffisant ». Au mois de mars, le Pape François nous fait réfléchir aux abus, « et surtout à ceux qui sont commis par des membres de l’Église », et il nous demande de prier avec lui pour les victimes afin « qu’elles soient vraiment ‘au centre’ de tout ». En même temps, il invite l’Église elle-même à « être un exemple », à la fois dans la transparence, pour « les faire apparaître au grand jour », qu’à travers « des actions concrètes en mesure de réparer les horreurs subies et empêcher leur répétition », tout en offrant « des espaces sûrs pour écouter les victimes, les accompagner psychologiquement et les protéger ». La Vidéo qui accompagne ses paroles, réalisée par le Réseau Mondial de Prière du Pape, est un récit à contenu fortement symbolique, qui joue sur la comparaison entre la lumière et l’obscurité, et qui évoque le caractère unique de chaque vie et la profonde souffrance causée par les violences subies.
« Face aux abus, et surtout à ceux qui sont commis par des membres de l’Église, il ne suffit pas de demander pardon.
Demander pardon est nécessaire, mais cela n’est pas suffisant. Demander pardon est important pour les victimes, mais il faut qu’elles soient vraiment « au centre » de tout.
La douleur et les blessures psychologiques des victimes ne peuvent commencer à guérir que si elles trouvent des réponses et des actions concrètes en mesure de réparer les horreurs subies et empêcher leur répétition.
L’Église ne doit pas cacher la tragédie des abus, quels qu’ils soient. Ni lorsque les abus se produisent au sein des familles, ni même dans des associations ou dans tout autre genre d’institutions.
L’Église doit être un exemple. Elle doit aider à résoudre ces abus, elle doit les faire apparaître au grand jour aussi bien dans la société qu’au sein des familles.
L’Église doit également offrir des espaces sûrs pour écouter les victimes, les accompagner psychologiquement et les protéger.
Prions pour tous ceux qui souffrent à cause du mal reçu par les membres de la communauté ecclésiale : qu’ils puissent trouver dans l’Église elle-même une réponse concrète à leur douleur et à leur souffrance ».
Pour le Réseau Mondial de Prière du Pape (Apostolat de la Prière) :
https://www.popesprayer.va/fr/
Pour plus de vidéos et autres contenus sur les intentions de prière du Pape :
https://thepopevideo.org/?lang=fr
Avec la collaboration de Vatican Media : https://www.vaticannews.va/fr.html
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