Intention de prière du Pape pour le mois de Septembre

1er septembre 2025

Prions pour qu’inspirés par saint François, nous fassions l’expérience de notre interdépendance avec toutes les créatures, aimées de Dieu et dignes d’amour et de respect.

« Selon notre regard, la vie ou la mort s’établisse alors,
Aujourd’hui, choisis la vie, la vie de tous, la vie pour tous, la vie en tous… » Dt 30.19

L’intention de ce mois de septembre nous dépasse, nous excède : elle vise la relation de chacun avec toutes les créatures. Et pourtant, nous avons bien chacun notre invocation propre à formuler, notre geste particulier d’attestation à poser. Mais avant tout cela, chacun de nous est appelé à faire l’expérience, d’une façon particulière, de l’interdépendance entre toutes les créatures !

En son mystère plénier, la vie est ainsi constituée. Jamais l’un ne peut être sans l’autre : pas de jour, sans nuit, pas de chaleur, sans froidure, sans intériorité pas d’extériorité… L’interdépendance, la relation réciproque est l’âme de la vie. Mais nous, humains, à la fois corporels et libres, nous sommes appelés à vivre cette interdépendance corporellement, consciemment et librement. Pour cela, nous devons percevoir cet enjeu, y consentir et contribuer à ce que cette interdépendance se vive de plus en plus, en tout lieu et pour tout être. Ne sommes-nous pas appelés à régner sur la Création, lui donner d’être encore plus elle-même, d’exprimer toute sa promesse par l’interdépendance entre tous ?

Cet appel, nous ne pouvons l’entendre, à vrai dire, qu’en étant confrontés à un déséquilibre au sein de notre propre existence. Enfant, à la fin des années 1950, j’ai vécu la « saga pour l’eau disponible », à la ferme de mes grands-parents en Aveyron. Au bas de la maison, depuis toujours, il y avait un puits dont l’eau tirée servait pour nous et tous les animaux de la ferme. L’eau devait être puisée à la force des bras, montée à la maison, apportée en divers endroits de la ferme. Cela représentait un gros effort et chacun y contribuait à la mesure de ses forces. Le principe d’économie reposait sur notre capacité physique, pas plus d’eau à tirer que nécessaire.

Et un jour, le motopompe est arrivé, l’eau arrivait toute seule au-dessus de l’évier, disponible. Le puits continuait à être utilisé, mais uniquement pour surveiller la quantité d’eau. Nous pouvions mesurer la disponible en fonction de la profondeur à laquelle devait descendre le seau témoin. Quelques années après, le puits n’avait plus aucune utilité si ce n’est sa dimension esthétique dans la cour. L’eau qui venait du réseau collectif coulait à flot, toujours disponible, sans aucune entrave, jusqu’au jour où nous avons été astreints, collectivement, à des restrictions de consommation.

Au travers de ces restrictions, la relation à l’eau s’est rééquilibrée dans la région. La consommation ne peut être sans frein. L’eau nous apporte la possibilité de vivre mais nous ne pouvons pas la gaspiller sans limite, sans considération. L’eau cesse alors d’être une ressource et elle devient une sœur qui m’aide à vivre, une amie que j’économise, que je considère et que je chante même. Plus que d’assurer ma subsistance, elle m’ouvre à la louange.
Je peux rejoindre François et son chant :

« Loué sois-tu, Seigneur, pour notre sœur Eau,
qui est très utile et très humble,
précieuse et chaste. »

À chacun son histoire… Et vous, quelle est la vôtre ?

Jean Luc Fabre sj., directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape France