Ecole du doute du 6 novembre 2022

9 novembre 2022

Ecole du doute - Dimanche 6 novembre 2022

L’Eglise est-elle visible ? A quoi reconnaît-on l’Église ?

Question 1 : L’Eglise est-elle Visible
Question 2 : A quoi la reconnaît-on ?

Visibilité architecturale de l’Église

Quand on pose la question de la visibilité de l’Église, il n’est pas rare que la première réponse donnée soit de nature architecturale. Le rappel de l’importance de la place de l’église dans l’espace social nous est fait immédiatement.

Elle est le point focal. Son clocher se voit de loin . Sa place au sein de la communauté est centrale.

Et c’est bien normal. La chapelle, l’église, la collégiale, la basilique, la cathédrale, la Métropole nous parlent de la présence du Christ au sein de son peuple depuis le baptême de Clovis.

L’église est l’identité de la France et tout le monde est capable de dire où elle se trouve.

Elle a accompagné la vie de nos parents, de nos grands-parents , de tous nos ancêtres et ne pas le reconnaître est se couper de ses racines.

Elle accompagne nos vies du début à la fin, dans les moments de joie et les moments de peine. Ce sont nos racines et nous en avons besoin pour vivre, pour transmettre, pour grandir et, pour, au bout de notre pèlerinage sur cette terre, rejoindre le ciel.

Cette visibilité architecturale est pourtant loin d’être suffisante pour comprendre la visibilité de l’Église. Car si elle est le lieu où les croyants se réunissent, encore faut-il comprendre pourquoi ils s’y rendent, dans quel but.

L’Église, communauté des croyants.

Le cardinal Charles Journet nous parle de l’Église du Verbe Incarné. Il nous invite à découvrir justement cette Église, bâtie par, pour et autour de notre Seigneur Jésus-Christ.

Elle permet à tous les croyants de rencontrer le Christ, de recevoir son enseignement, de prier, de partager dans la joie des moments de vie.

Quelques rappels de la précédente séance :

Au cours de notre précédente rencontre, nous avons vu en détail que le Christ a fondé et bâti son Église sur les apôtres et qu’il l’a confiée à Pierre, premier Pape de l’histoire. C’est l’Église terrestre, visible, que nous connaissons encore aujourd’hui et qui subsiste substantiellement dans l’Église catholique. Nous vous avons donné toutes les indications scripturaires permettant de comprendre que Jésus a vraiment fondé l’Église.

Cette Église comprend une hiérarchie qui a été transmise par les apôtres à leurs successeurs dans le temps et qui comprend : un Pape, vicaire du Christ sur cette terre, des évêques, des prêtres, des diacres et les fidèles aussi appelés laïcs.

Comment fait-on partie de l’Église visible ?

On peut rencontrer beaucoup de monde dans nos églises et notamment des personnes qui ne viennent que pour visiter les lieux. Pour autant, ils ne sont pas tous obligatoirement catholiques. Pour être catholique, il faut avoir reçu le baptême. Certains d’entre nous sont encore en cours de formation et on les appelle des catéchumènes. D’autres visiteurs sont non baptisés et ne désirent pas recevoir le baptême.

Qu’est-ce que le baptême ?

Le baptême est un sacrement, il est essentiel pour grandir dans la foi et donne accès aux autres sacrements.

Qu’est-ce qu’un sacrement ?

Un sacrement est un signe visible du don gratuit de Dieu (la grâce), qui permet aux hommes de prendre conscience de la présence de Dieu au milieu d´eux. C’est un acte d’alliance qui unit au Christ par l’action de l’Esprit Saint, relie la personne à Dieu et à ses frères par le plus intime d’elle-même et incorpore dans l’Église.

Tout sacrement comporte trois dimensions :un signe, ce que l´on voit ; une parole, ce que l´on entend ; un symbole, ce que le signe et la parole expriment.

Le Christ agit dans le sacrement : « Il est là présent par sa vertu dans les sacrements au point que lorsque quelqu’un baptise, c’est le Christ lui-même qui baptise ». Ainsi le sacrement est un « événement de salut » dans lequel le Christ lui-même agit et nous rejoint dans des situations particulières de notre vie.

Il y a sept sacrements : le baptême, la confirmation, l’Eucharistie que l’on nomme aussi sacrements de l’initiation chrétienne, le sacrement de pénitence et de réconciliation (autrement dit la confession), le sacrement des malades, le mariage, le sacrement de l’ordre.

La consécration baptismale est la seule qui puisse être donnée par quelqu’un qui n’a pas reçu le sacrement de l’ordre.

Le baptisé meurt au péché et naît à la vie surnaturelle de la grâce. Le baptisé assiste à la messe un peu à la manière dont la sainte Vierge assiste à la mort de son fils sur la croix.

Le confirmé a un devoir moral personnel et doit continuer le témoignage public.

Qu’en est-il de l’ordre ? Le rôle des prêtres est de défendre, éduquer, augmenter l’intelligence de la foi et la foi elle-même.

Il y a trois niveaux dans le sacrement de l’ordre : l’épiscopat, le presbytérat et le diaconat.

L’épiscopat :Les évêques
Le mot « évêque » vient du grec episcopos, qui désigne la mission de veiller sur la communauté, de la protéger, pour que celle-ci se comporte le plus justement possible en véritable peuple de Dieu. Les évêques reçoivent, comme les Apôtres, la plénitude du sacrement de l’Ordre. Ils sont garants de l´annonce de la foi et de l’Évangile dans leur diocèse. Ils sont responsables quant à l’administration des sacrements, avec toutes les questions pastorales que cela soulève aujourd’hui. Enfin, les évêques exercent une responsabilité de gouvernement – appelée aussi « charge pastorale », au nom du Christ, envers « la portion du peuple de Dieu (diocèse) qui lui est confiée ».

Le presbytérat : Les prêtres sont ordonnés par l’évêque de leur diocèse. Ils sont co-reponsables de l´Église locale : le prêtre est défini comme coopérateur, collaborateur de l´évêque. Il est « envoyé » (un don fait) à une communauté, il n’en est pas le délégué. Ses missions peuvent s’exercer dans des cadres très divers. Mais, quelle que soit la charge que le prêtre a reçu (une ou plusieurs paroisses, une aumônerie…), sa présence consiste toujours à éveiller chacun au Christ, à sa parole libératrice.

Le diaconat : Par leur ordination, les diacres signifient et rappellent à tout le peuple de Dieu, que l’Église ne doit cesser de manifester la charité du Christ pour tout homme. En particulier les plus pauvres, ceux qui sont à la marge.
Ils sont au sein de l’Église, et pour le monde, le signe du Christ serviteur « lui qui s’est anéanti en prenant la condition de serviteur et devenant semblable aux hommes » (Ph 2,7). Le geste du lavement des pieds (Jn 13) est le signe par excellence du Dieu qui vient à la rencontre de l’homme par un chemin bouleversant, celui du service.

Bien évidemment, c’est la partie visible de la hiérarchie de l’Église, la partie invisible, c’est le grand prêtre par excellence, le Christ, désigné par Dieu Lui-même, qui présente son propre sang en vue d’une rédemption éternelle. Il rend parfaits pour toujours ceux qui sont sanctifiés, tout ce qui se trouvait dans la loi ancienne trouve sa justification et son accomplissement en Lui.

Par sa double nature humaine et divine, le Christ est un pont entre les hommes et Dieu. Il est le médiateur qui porte la prière des hommes et offre les bienfaits de Dieu. Il donne le monde à Dieu et Dieu au monde.

Par son sacrifice, il répare le péché des hommes qui sont alors réconciliés avec Dieu par la mort e son Fils. Le Christ s’est offert en sacrifice en vertu de sa fonction sacerdotale. Lui seul peut être offert sur l’autel. Jésus a donné au monde les choses divines. Il est la tête du corps de l’Église. Sa mort en croix est la cause instrumentale de notre salut. L’Église visible apparaît comme une extension aux hommes des privilèges communicables du Christ. Elle n’a pas pour mission de se souvenir mais de prolonger véritablement et efficacement dans le temps et l’espace la première initiative du Christ inaugurant au seuil des derniers âges un culte nouveau, communiquant une grâce qui vise à la rédemption du monde. L’Église n’existe dans sa plénitude qu’à l’endroit où le sacerdoce du Christ, où le culte chrétien continue de s’exercer.

A quoi reconnaît-on l’Église ?

Tout d’abord par ses témoins, qui soient de notre génération ou du passé.

Regardons dans nos églises les saints qui nous ont inspirés par leur vie dévouée au Christ, par leur charité.

De saint Paul, saint Pierre à saint Pio, en passant par le saint curé d’Ars ou la petite Thérèse, que d’exemples nous sont donnés pour suivre le bon chemin.

Les miracles :

Bien évidemment, il y a les miracles. L’Église catholique parle d’un miracle comme d’un fait extraordinaire et inhabituel qui suscite l’admiration et manifeste l’intervention de Dieu. Dans le cas d’une guérison dite « miraculeuse », la science n’a trouvé aucune explication logique permettant de justifier la rémission du malade. Des miracles peuvent être allégués à des saints, médiateurs de la puissance divine.

Cela peut se passer dans un sanctuaire mais aussi dans la petite église de village, suite au sacrement des malades. On connaît tous les miracles de Lourdes mais on peut voir autour de nous des guérisons miraculeuses par l’intercession d’un saint que l’on a prié.

Nous pouvons aussi parler des miracles eucharistiques comme celui de Lourdes en 1999 (lévitation de l’hostie lors de la consécration), ou celui d’Avignon en 1433 (miracle des eaux) mais il y a eu au cours du temps de nombreux miracles comme à Lanciano en Italie, à Assise en 1240 où sainte Claire a mis en fuite les sarrasins en exposant le saint sacrement tandis qu’ils envahissaient le couvent et tant d’autres.

Et puis, il y a bien sur les stigmates, de saint François d’Assise à saint Pio en passant par sainte Rita, Anne-Catherine Emmerich, Thérèse Newman. Que sont les stigmates ? Les stigmatisés ont des marques semblables à celles du Christ crucifié. Pieds, mains, front, côté. Ils reçoivent un jour les stigmates de manière surnaturelles et ces derniers disparaissent au moment de leur mort. Ils font aussi partie des faits mystiques vécus par certains saints.

Il y a les fruits de l’Église que l’on reconnaît à la charité qui se déploie, aux conversions qui s’opèrent, aux vocations qui naissent.

Enfin, il y a les quatre points que nous allons étudier prochainement et qui sont l’unité de l’Église qui nous permettra entre autre d’aborder les sujets tels que l’œcuménisme et le dialogue inter-religieux (à ne pas confondre), la sainteté de l’Église à travers le Christ, la catholicité qui ne dépendent pas de la culture ni de l’époque et enfin l’apostolicité c’est à dire la succession des apôtres.

Bibliographie :

Catéchisme de l’Eglise Catholique
Bible
Vocabulaire de Théologie Biblique éditions Cerf
L’Eglise du Verbe Incarné , Cardinal Charles Journet, Editions saint Augustin
Introduction au mystère de l’Eglise, Père de la Soujeole, Editions Prière et Silence
Les miracles eucharistiques dans le monde : François Xavier de Guibert

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