L’intention de ce mois va au cœur de la destinée de l’Homme, lui qui est appelé à recevoir la Vie par tout son être. Comment donc être à l’écoute de la vie pour soi, pour les autres ? Peut-être nous faut-il tout d’abord considérer que la vie n’est pas un « en soi » définitif dont nous aurions la libre disposition mais qu’elle ne cesse de se déployer dans la durée, qu’elle ne cesse, par-là, de nous parler, de nous interpeller à travers ce qui nous arrive. C’est dire que nous avons en nous la capacité de lui répondre par la mise en œuvre de notre liberté dans les diverses situations. Ainsi recevoir la vie demande le travail de notre liberté. Comme nous y enjoint le Deutéronome au chapitre 30 « Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance… »
Une nouvelle question se pose alors, pratique. Si la vie nous parle, comment nous parle-t-elle ? Comment pouvons-nous l’entendre et lui répondre ? Il nous faut pour cela considérer le déploiement de notre être propre qui unit, en notre âme, une extraordinaire diversité. Nous sommes capables de sensations, de sentiments, de raisons. Et qui plus est, nous sommes traversés d’intuitions. La vie se manifeste à nous à travers tout cet ensemble. La vie nous parle et nous l’entendons vraiment quand nous sommes rassemblés et que chaque dimension en nous peut se dire et être reconnue par nous. Nous avons à l’écouter en nous-mêmes, entrer en discernement dans l’attention à notre ressenti, percevoir ce qui nous agite, sentir ce qui nous conduit à plus de vie et aller alors à cela de tout notre être.
Nous recevons pour cette démarche, une grande aide. Le Prince de la Vie, Jésus, est venu à nous. Avant d’entrer librement dans sa Passion, il a posé, pour nous tous, le geste de son offrande de lui-même à tous ses frères en humanité. Ce geste nous nourrit et nous abreuve. Geste qui accueille chacun de nous pour pouvoir avec Lui choisir la vie véritable, celle qui vit au sein de la Trinité, celle qui ne cesse de se donner, nous donne la force de rejeter ce qui nous conduirait à la mort. Contempler sa vie nous donne de nous connaître nous-même et, par-là, d’entendre l’appel de la Vie, de la recevoir pleinement et de lui laisser en nous produire son fruit.
Et merveille des merveilles. Ce qui est vrai pour un individu est aussi vrai pour tout collectif, quelle que soit sa taille. Il lui faut se rassembler, être à l’écoute de tout lui-même en son sein et vers son extérieur, se dire, et l’appel retentira alors de manière audible en lui, lui donnant de suivre le sentier de la Vie.
Jean Luc Fabre sj., directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape France
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Prière du mois
Esprit Saint, toi, lumière de notre intelligence,
Souffle et douceur dans nos décisions,
donne-moi la grâce d’écouter attentivement ta voix pour discerner les passages secrets de mon cœur, afin de saisir ce qui est vraiment important pour toi et de libérer mon coeur de ses tourments.
Je te demande la grâce d’apprendre à m’arrêter, pour prendre conscience de ma manière d’agir, des sentiments qui m’habitent, des pensées qui m’envahissent, et que bien souvent, je ne perçois pas.
Je désire que mes choix me conduisent à la joie de l’Évangile. Même si je dois passer par des moments de doute et de fatigue, même si je dois lutter, réfléchir, chercher, recommencer…
Car, au bout du chemin, ta consolation est le fruit de la bonne décision.
Accorde-moi de mieux connaître ce qui m’anime, pour rejeter ce qui m’éloigne du Christ, et l’aimer et le servir davantage. Amen.