La Solennité du Sacré-Cœur de Jésus

23 juin 2025

La solennité du Sacré-Cœur de Jésus - Journée de la Sanctification des prêtres - est célébrée le vendredi suivant la solennité du Corpus Domini. Comme pour suggérer que l’Eucharistie/Corpus Domini n’est rien d’autre que le Cœur même de Jésus, de Celui qui, avec « cœur » prend « soin » de nous.

Le 20 octobre 1672, le prêtre normand Jean Eudes célébra la fête pour la première fois. Mais la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus avait déjà été cultivée chez certaines mystiques allemandes du Moyen Âge - Mathilde de Magdebourg (1212-1283), Mathilde de Hackeborn (1241-1298) et Gertrude de Helfta (1256-1302) - et chez le bienheureux dominicain Henri Suso (1295-1366).

Mais, ce sont les révélations reçues du Seigneur par l’intermédiaire de la religieuse visitandine de Paray-le-Monial, Marguerite Marie Alacoque (1647-1690) qui vont contribuer à la diffusion du culte.
Marguerite Alacoque a vécu au couvent français de Paray-le-Monial, sur la Loire, à partir de 1671. Elle a déjà une réputation de grande mystique lorsque, le 27 décembre 1673, elle reçut sa première visite de Jésus qui l’invita à prendre, au sein de l’assemblée de la Cène, la place de Jean, le seul apôtre qui posa physiquement la tête sur la poitrine de Jésus.
« Mon divin Cœur est si passionné d’amour pour les hommes que ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande. Je t’ai choisie pour ce grand projet », lui dit-il.
L’année suivante, Marguerite eut deux autres visions : dans la première, elle vit le cœur de Jésus sur un trône de flammes, plus brillant que le soleil et plus transparent que le cristal, entouré d’une couronne d’épines ; dans l’autre, elle vit le Christ éclatant de gloire, avec sa poitrine d’où sortent des flammes de tous côtés, au point de ressembler à une fournaise. Jésus lui parle à nouveau et lui demande de communier chaque premier vendredi pendant neuf mois consécutifs et de se prosterner par terre une heure durant dans la nuit du jeudi au vendredi.
C’est ainsi que sont nées les pratiques des neuf vendredis et de l’Heure Sainte d’Adoration. Dans une quatrième vision, le Christ demande une fête pour honorer son Cœur et pour réparer, par la prière, les offenses qu’il a reçues.
La fête a été rendue obligatoire pour toute l’Église en 1856 par Pie IX. En 1995, saint Jean-Paul II institua en ce même jour la Journée mondiale de prière pour la sanctification du clergé, afin que le sacerdoce soit gardé dans les mains de Jésus, voire dans son cœur, pour être ouvert à tous.
D’après Vatican News

Evangile de ce vendredi 27 juin

Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il rassemble ses amis et ses voisins pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !” Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. » (Lc 15, 3-7).

Le paradoxe de l’Évangile

C’est un paradoxe d’abandonner 99 brebis pour aller à la recherche d’une seule qui est perdue, au risque de perdre tout le troupeau ! Pourtant, c’est la logique de Dieu, nous rappelle Jésus dans l’Évangile, c’est une logique de « miséricorde ». Le Cœur de Dieu ne se satisfait pas de la joie des 99, sachant que 1 est absent, est perdu. Ce cœur compatissant pousse le « bon berger » à rechercher l’égarée, au point de la prendre sur ses épaules et de la ramener à la maison : le geste n’est pas fortuit. À l’époque, lorsqu’une brebis « perdue » était retrouvée, on lui cassait la patte pour qu’elle apprenne à ne pas s’éloigner du troupeau. Jésus, le bon berger, est celui qui, au contraire, la porte sur ses épaules, lui manifestant ce dont elle a le plus besoin : la tendresse et la miséricorde. Ceci, nous rappelle Jésus, est le cœur même de Dieu. Et en la prenant sur ses épaules, nous sentons qu’il « prend sur ses épaules » la croix pour nous qui sommes « perdus ».

La Joie

Un deuxième aspect qui mérite d’être mentionné est le climat de joie et de fête qui marque le retour à la maison. Il n’y a pas d’atmosphère de reproche ou de peur, mais d’une joie capable d’impliquer les voisins. Une joie qui n’est qu’un « signe » de la joie qui éclatera lorsque nous retournerons au Ciel.
Célébrer la solennité du Très Sacré-Cœur de Jésus, c’est se mettre au registre de sa préoccupation, avec sa façon de se faire proche afin qu’aucune brebis ne s’égare sur les sentiers de l’histoire. Une sortie à sa rencontre qui requiert confiance et miséricorde.

Le cœur

Lorsque nous entendons le mot « cœur », nous pensons surtout à la sphère affective, sentimentale. Mais dans le langage biblique, il a un sens beaucoup plus large, car il désigne toute la personne dans l’unité de sa conscience, de son intelligence et de sa liberté. Le cœur indique l’intériorité de l’homme, mais aussi sa capacité de réflexion : c’est le siège de la mémoire, le centre des choix, des projets. Dans ce côté ouvert, Jésus nous montre et nous dit : « Tu m’intéresses », « Je prends ta vie à cœur ». Mais il dit aussi : « Fais ceci en mémoire de moi : prends soin des autres. Avec cœur. C’est-à-dire, aie les mêmes sentiments que moi, prends les mêmes décisions ».

Prière

Cœur Divin de Jésus
Je t’offre par le Cœur Immaculé de Marie,
mère de l’Église, en union avec le Sacrifice Eucharistique,
les prières, les actions, les joies et les souffrances de cette journée
en réparation des péchés et pour le salut de tous les hommes,
dans la grâce de l’Esprit Saint, à la gloire du Divin Père.
Amen.