En paroisse, réinventer des liens fraternels

1er février 2023

En nous proposant de prier en février pour que les paroisses réinventent des liens fraternels, le Pape François est conscient des mutations paroissiales actuelles et à venir : Il parle d’abord de communion.

« En février, prions pour que, en vivant une vraie communion, les paroisses soient de plus en plus des communautés de foi, de fraternité et d’accueil envers les plus démunis ».

Le mot ‘’paroisse ‘’ ne figure pas dans le Nouveau Testament, ni le mot ‘’communauté ‘’ dans les Actes des Apôtres. Y sont utilisés les mots ‘’croyants ‘’, au pluriel, et ‘’Église ‘’, d’abord au singulier, l’Église de Dieu, puis au pluriel, pour désigner les Églises locales. Il est précieux de relire les deux sommaires du début du livre des Actes (Ac 2,42-47 ; Ac 4,32-35) pour sentir combien l’Église, les Églises ne sont pas statiques. Elles se constituent et se renouvellent autour de leurs pasteurs (Ac 20,28). Aujourd’hui, la paroisse se veut être un ensemble vivant d’une Église diocésaine.

En proposant cette intention, le pape est conscient des mutations paroissiales actuelles et à venir. Il parle d’abord de communion ; le livre des Actes précise : « Ils étaient assidus … à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » (Ac 2,42). La communion sacramentelle a un double aspect : fraternel et liturgique. L’un ne peut aller sans l’autre. L’intention oriente notre vigilance sur le premier aspect : la fraternité et l’accueil des plus démunis. La communion fraternelle demande une attention et une bienveillance de chaque instant ; l’accueil des démunis en est comme le sceau. Accomplir cela dans la foi, c’est prendre le chemin de Jésus venu porter la Bonne Nouvelle aux pauvres (Lc 4,18). Et pauvres, nous le sommes !

Les quelques mots proposés par le pape pour évoquer l’avenir des paroisses peuvent nous surprendre. L’image d’une paroisse, centrée sur l’église du village ou du quartier, avec son pasteur qui enseigne et célèbre les sacrements, peut nous habiter. Cette image, pas fausse, n’est pas complète. L’Esprit Saint n’abandonne pas son Église. La diminution du nombre de prêtres et de consacrés, en soi regrettable, est l’occasion de retrouver des aspects de la vie paroissiale qui avaient pu passer au second plan. Que l’assemblée honore la dimension missionnaire de son baptême, qu’elle trouve des lieux de parole et de partage de l’Écriture, qu’elle signifie son ouverture au monde. Des initiatives germent ici et là ; la démarche synodale en cours invite également à vivre ce déplacement de perspective : tout cela est heureux.

Daniel Régent sj, directeur du Réseau Mondial de Prière du Pape en France