Entretien avec Geneviève Baer, responsable de la Prière des Mères

28 janvier 2019

Geneviève Baer est responsable de la Prière des Mères pour le Vaucluse.
Tiré de l’entretien réalisé avec Martine Racine pour l’emission Pourquoi le taire ? sur RCF Vaucluse.

Qu’est-ce que cette prière des mères ?

La prière des mères a été fondée il y a 23 ans par Veronica Williams, une anglaise catholique. C’est donc une prière partie d’Angleterre, mais qui a un rayonnement extraordinaire puisqu’elle se trouve aujourd’hui dans 120 pays. Chaque semaine, nous sommes un petit groupe de 7 ou 8 mamans et nous prions ensemble avec un petit livret, qui a été donné à Veronica par l’Esprit Saint.

Comment cela a -t-il démarré ?

Veronica travaillait pour le Parlement anglais et devait faire un travail de recherches sur les enfants. Quand elle a vu comment les enfants vivaient, avec toutes sortes de misères, elle a pris peur et a dit : « Dans quel monde mes enfants, mes petits-enfants vont-ils vivre ? ».
Avec sa belle-sœur Sandra, elles se sont dit qu’il fallait faire quelque chose et elles se sont mises à prier intensément pendant plus d’un mois. Au bout de ce temps, l’Esprit Saint est venu habiter Veronica et lui a donné les prières avec lesquelles chaque semaine nous prions.

Le livret contient 9 prières.
Dans la première, nous demandons que l’Esprit Saint vienne nous habiter, qu’Il vienne guider notre réunion.
En considérant qu’on se réunit une fois par semaine, on peut se dire, au départ, que cela va être monotone- c’est effectivement la réflexion que je me suis faite personnellement-.Effectivement chaque semaine, nous allons dire les mêmes prières, mais chaque semaine, quand on prie l’Esprit Saint de venir guider la réunion, on le laisse faire à travers ce que les mamans transmettent de la semaine écoulée et de leurs orientations à venir.
Nous demandons la protection de nos enfants, nous demandons pardon au Seigneur pour tout ce que nous avons fait qui a verrouillé notre cœur et qui a empêché les grâces du Seigneur.
Ensuite, nous demandons l’unité pour le groupe car nous sommes des sœurs en Jésus Christ.
Puis nous louons le Seigneur, en chantant ; on le remercie de venir nous sauver, notre Créateur, notre Sauveur, notre Libérateur.
Ce moment de remerciement pour tout, est un peu le tournant de la prière des mères : quand on loue le Seigneur, on est alors prêtes à accueillir tout ce qu’Il va nous donner.

Ensuite, nous ouvrons l’Évangile, une personne va lire un passage de manière spontanée, et ce passage correspond toujours (c’est en tout cas ce que j’ai vécu jusqu’alors) à une attente d’une maman. Chaque semaine ce passage est différent, et chaque semaine cela convient à une attente d’une maman ; c’est vraiment le mot pour la journée ou pour la route.
La Parole de Jésus est vivante, elle nous conduit, nous met en marche chaque jour. On peut méditer cette Parole pour la journée, pour la semaine et elle va vraiment nous aider à vivre.

Dans le déroulement de la prière, on prie aussi pour le don de la maternité. C’est important. Un jour, une maman m’a dit qu’elle ne s’était pas rendu compte que c’était un don, un cadeau de Dieu d’avoir des enfants. On invoque souvent la Vierge Marie à ce moment-là.
On termine notre prière en venant déposer dans de petites corbeilles qu’on appelle les mains du Seigneur, nos enfants : on a de petits ronds de papier sur lesquels on écrit le nom de nos enfants, de nos petits-enfants, on peut aussi parrainer un filleul et un prêtre ; et chaque semaine, on vient remettre dans les mains de Jésus ces petits ronds avec les noms de chacun.

La spiritualité de la prière des mères est la confiance et l’abandon dans les mains du Seigneur. « Seigneur, Tu as voulu que ces enfants soient là, ce sont tes enfants,Tu les aimes sûrement plus que ce que nous, nous les aimons, donc on te les confie, on sait qu’ils sont dans tes mains »
Cela donne une libération, car cela nous aide à affronter ce qui va être peut-être difficile dans la semaine. Car il y a quand même des mamans qui vivent des situations difficiles.

Cette prière des mères s’est beaucoup développée dans le Vaucluse. Quels en sont les fruits ?

On ne peut pas les comptabiliser car ils sont vraiment nombreux mais je peux dire autour de moi, qu’il y a eu par exemple des conversions d’enfants.

Les enfants sont souvent attaqués quand ils sont chrétiens !

Oui, c’est pourquoi il faut vraiment prier pour nos enfants car ils vivent dans un monde tout autre. Veronica l’a très bien senti il y a 23 ans, mais je crois que, depuis, c’est allé à une vitesse incroyable, avec les portables, la pornographie à leur portée, la violence tous les jours dans les cours d’école, à l’extérieur, à la télévision. Oui il faut prier pour nos enfants Beaucoup de mamans voient bien qu’autour d’elles, des enfants sont pris dans la drogue, des addictions et elles viennent les déposer dans les mains du Seigneur
Et il y a ainsi des guérisons reçues à travers cette prière des mères. Cela paraît incroyable : nous, nous n’avons qu’à prier, et le Seigneur donne des grâces !

Donc cette prière peut changer la vie de nos enfants ?

Complètement ! Une maman a prié très très longtemps car ses enfants ne voulaient plus se rencontrer entre eux, après des petits problèmes, comme il en arrive dans les familles. Elle a prié intensément et enfin, un soir de Noël, elle a pu avoir tous ses enfants. Le lien a été rétabli.
Une autre maman a prié car un de ses enfants n’arrivait pas à avoir d’enfant. Ce couple portait ça comme une véritable croix. Enfin, on en est à 5 mois de grossesse et tout se passe bien !
On se porte les unes les autres. On prie pour la personne qui vient demander ou exposer quelque chose.

Le fait de mettre le nom de ces enfants dans les mains du Seigneur, libère la maman ?

Oui c’est ce que le Seigneur veut. Chaque semaine, nous disons « Vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, venez à moi, je vous donnerai le repos ». Et c’est vrai : on vient confier nos enfants chaque semaine au Seigneur qui veut que nous soyons dans la joie et dans la paix.
On prie et ne nous y trompons pas ; le Seigneur sait ce qui est bon pour nos enfants !
Soyons dans la confiance, sereines et le Seigneur viendra nous répondre d’une façon autre, peut-être pas ce que nous souhaitions, mais il répondra au moment où il veut, où chacun sera prêt à quelque chose. Le Seigneur ne bouscule jamais, aussi bien nous que nos enfants. Il y va petit à petit.

Les mamans éprouvent-elles un bien-être après la prière ?

Un bien-être complet. Quelquefois des mamans, qui ont des soucis, arrivent avec un visage fermé. La prière terminée, on sent une paix, de la sérénité, de la joie...il s’est passé quelque chose, vraiment !

Et vous-même ?

Cela fait dix ans que j’ai connu cette prière hebdomadaire, avec des groupes différents. Je continue, bien entendu. Je me rends compte combien, depuis, le Seigneur m’a façonnée, m’a donné une certaine sérénité, car j’ai un tempérament un peu vif ; Il m’ a aussi rendue disponible pour les autres. Il n’y a pas eu de conversion radicale, mais plutôt un changement en profondeur. Il m’a fait comprendre combien j’ai besoin de la Parole du Seigneur, combien j’ai besoin de l’Eucharistie, de l’adoration, toutes ces choses dont je ne me rendais pas bien compte mais qui maintenant deviennent une nécessité, un besoin et un soutien.
Ce que le Seigneur nous demande, c’est d’arriver à déverrouiller notre cœur. Il veut nous changer et s’il nous change, c’est en bien, pour vivre davantage avec Lui, pour nous donner ses grâces.

Comment s’est répandue la prière ?

Très très vite en Russie puis à d’autres pays. Le livret est traduit en 25 langues, dont les derniers pour les Inuits, et les îles Fidji.

En fait c’est la puissance de la prière ?

C’est la prière voulue par l’Esprit Saint ! On ne fait pas une publicité extraordinaire : on parle et l’Esprit Saint fait le reste. En 23 ans, sans publicité, avoir un tel rayonnement, serait impossible si cela n’était pas voulu par le Seigneur.

Veronica nous dit de nous abandonner à 100 % dans les mains du Seigneur !