Portrait : Carole, de la mort à la vie

13 mai 2019

Carole Rostagni-Pastorelli est maman de trois enfants et habite Avignon. Avec son époux, elle organise des soirées interconfessionnelles à Avignon. Carole a vécu, il y a quelques années, une expérience spirituelle particulière

Êtes-vous issue d’une famille chrétienne ?

Oui, et j’ai passé une enfance très heureuse. Je suis issue d’une famille catholique très engagée, avec cinq enfants musiciens, toujours en train d’animer messes et temps de louange. Et j’ai toujours voulu avoir une vie consacrée. Après mes études de droit, je me suis mariée.

Que s’est-il passé un jour en voiture ?

Quelques mois après notre mariage (août 2004), le 20 janvier 2005, j’ai eu un accident de la circulation.
En fait, à ce moment-là, j’avais l’impression qu’il me manquait quelque chose. Je passais beaucoup de temps à prier.
Ce 20 janvier-là, j’allais à mon cabinet et j’avais une tristesse car je voulais prendre du temps avec Jésus plus que ce que je faisais. Alors que j’allais vers mon bureau, une voix intérieure me dit : « Arrête-toi et prie ». Il était impossible physiquement de le faire et la journée est passée très vite.
Le soir, sur la route pour rentrer chez moi, sur la route de Noves (mon cabinet était à l’époque à Chateaurenard), j’ai eu cette même voix qui m’appelait à m’arrêter, alors que je devais passer un coup de fil à ma belle-mère : je n’avais pas le temps, il était 20 h, il faisait nuit… et juste après il y eut un camion, avec une longue série de voitures qui arrivaient derrière. Une voiture s’est mise à doubler. Je me suis mise sur le côté pensant que la voie était assez large, mais finalement les voitures ses sont encastrées. Cela a été très rapide et très vif.
Curieusement, quand les voitures se sont encastrées, j’ai perdu connaissance mais j’étais toujours active dans ma pensée. Très rapidement, j’ai vu comme des flammes qui voulaient m’absorber, qui voulaient me prendre, qui voulaient me voler. Tout s’était donc éteint, mais ma pensée continuait à vivre et à ce moment-là, une voix puissante a dit : « Non, celle-ci n’est pas à toi ! » Il y a eu comme un voile d’or qui s’est interposé entre cette bouche de feu et moi. Et là, je me disais : « Mais que se passe-t-il ? Où suis-je ? » Je ne comprenais pas. C’était comme si j’étais dans une salle de cinéma, en train de regarder un film et que c’était ma vie qui était en train de se dérouler.

Donc votre esprit était très clair ?

Oui, très clair. Et je me disais : « Mais enfin, tu ne vas pas mourir là, comme un chien au bord de la route ? ». C’était pas possible, j’avais tellement à faire de choses dans ma vie ! J’avais consacré vingt années de ma vie à des études longues, puisque j’ai un doctorat, et il n’était pas juste de mourir comme ça.
Alors, d’un coup, ce fut comme si je levais la tête, je regardais vers une lumière blanche, et je me suis senti aspirer vers cette lumière blanche ; tout était très calme et paisible.

Et, alors que je m’élevais vers cette lumière, j’ai vu une personne s’approcher de moi -et je le dis de façon objective, sans mettre de nom, pour que cela puisse rejoindre des personnes. J’ai vu un visage s’approcher de moi, une personne, un face à face et c’était vraiment le visage du Christ ; l’image qu’on voit sur le linceul, c’était vraiment ça, comme si, sur le visage, il y avait de la poussière d’or, les yeux étant baissés.
Et il m’a dit la chose suivante : « Qu’as-tu fait pour moi ? » Cela m’a bouleversée. J’ai répondu : « J’ai été baptisée, j’ai fait ma communion... » Je commençais à égrainer tout mon parcours de chrétienne, et en fait je sentais que ce n’était pas ça, ce rendez-vous là qu’il me donnait.

Je me suis arrêtée et il m’a dit à nouveau : « Qu’as-tu fait pour moi, toi ? » Et ce Toi a pris une existence, une ampleur extraordinaire, celui de ce rendez-vous qu’il me donnait, pas ce qu’on avait décidé pour moi, mais ma vie.
Le Christ nous rejoint toujours par nos propres mots, pour ce que nous sommes. Dans mes prières, je disais toujours en guise de remerciements : « Seigneur, avec tout ce que tu as fait pour moi ! » avec ce que je voyais dans mon parcours universitaire notamment ! Et là le Christ reprenait : « Et toi, qu’as-tu fait pour moi ? »

Comment vous parle Jésus, avec quelle intonation ?

Avec une voix très posée, et très ferme, remplie d’amour que je reçois de manière puissante. Et là, c’est comme si je me retournais sur mon épaule virtuelle, car je n’avais pas de corps et il me dit : « Retourne et dis ! » Moi, je voulais rester avec le Christ , mais en me disant : « Retourne et dis ! », ce fut comme si je rentrais dans mon corps, en voyant, par la hauteur,mon petit corps qui faisait si mal. Et je suis rentrée dans mon corps comme une eau, un équipement qui reprenait mon corps : j’enfilai mon corps.

Tout s’est ensuite passé très vite:les pompiers sont arrivés, on m’a sortie de la voiture.
La guérison ensuite a été rapide. En trois jours, j’étais sur pieds, par rapport au monsieur qui m’avait heurtée.
Cette rencontre personnelle avec le Christ m’a donné l’impulsion de ma vie. Je vivais bien jusqu’alors, je vivais ma vie de chrétienne ; j’avais l’impression d’avoir fait tout ce qu’il fallait de manière correcte. Mais cette rencontre personnelle, cette impulsion, cette présence du Christ, ce souffle nouveau qui m’a été donné à ce moment-là, je n’avais pas vécu cela ! Et même la rapidité de ma guérison : quand le médecin m’a vue trois jours après, assise sur mon lit, il a bondi en arrière, tant c’était impossible. Et c’était tellement le bazar dans le service à cause de moi, qu’on m’a dit : « Tout va très bien, vous rentrez chez vous ! »
C’est fou ce qu’un miraculé a en lui et ce qu’il génère autour de lui ! Et sur le coup, on ne s’en rend pas compte !
Il a fallu que je réapprenne à écrire et la première lettre que j’ai voulu tracer a été un R, le R de Résurrection. Le Christ nous fait vivre des résurrections au quotidien. Cela a bouleversé ma vie, bien évidemment !

Tout a pris un autre sens ?

Oui toute ma vie, tout mon quotidien a pris une autre dimension. Le Christ est vivant ! Oui Il est ressuscité !

Vous parlez un peu comme une convertie !

Je parle comme une amoureuse du Christ. Je ne sais pas si c’est ça la conversion, mais vraiment comme une amoureuse du Christ.

Et Il est toujours avec vous ?

Oui dans la dimension de sa vie, de son sacrifice, ce qu’Il a fait pour moi à la Croix ! Si on avait un aperçu infime de la puissance de son amour, cela nous pulvériserait.
Et là où nous sommes, nous devons faire, avec toute la puissance qu’Il nous a donnée. J’ai toujours en tête cette parole sur la montagne : « Si tu avais la foi comme un grain de sénevé, tu pourrais déplacer cette montagne ». Et dans la force de ma rencontre avec le Christ, j’ai compris la puissance de ce verset : la foi, ma foi, était comprimée comme un ressort qui est sorti à ce moment-là. Et cela m’a donné de pouvoir voir la partie infime de la foi.

Arrivez-vous à le partager à d’autres ?

Oui, j’ai pu témoigner à des personnes de ma profession et cela a touché de dire que le Christ est vivant, qu’Il fait encore des choses extraordinaires aujourd’hui. Ce n’est pas une histoire de 2000 ans mais vraiment une histoire qui continue avec davantage de vie : la Vie du Christ en chacun !