Autrefois dans le diocèse d’Avignon, de juillet à septembre

31 août 2020

Les noces d’or de Monsieur l’abbé Chandron, 6 juillet 1920

Louis Joseph Chandron, né à Orange le 17 avril 1846, eut une carrière ecclésiastique riche. Après son ordination, le 21 août 1870 avec 3 autres confrères, il fut successivement vicaire à Caromb, L’Isle en 1872, Saint-Symphorien en 1874 puis Saint-Didier en 1878. En 1884 il était nommé recteur (note : cela correspond aujourd’hui à curé) de la paroisse de Richerenches et fut transféré à Caromb en 1886 puis à Cadenet en 1893. En 1899 il était nommé curé (note : cela correspond au titre de curé-doyen pendant le concordat) de Valréas, transféré à Cavaillon en 1902 et finalement archiprêtre de Notre-Dame d’Orange en 1910.

Monseigneur Latty, archevêque d’Avignon, qui l’avait nommé vicaire général honoraire en 1919, voulut encore marquer sa reconnaissance à la personnalité et aux qualités de ce prêtre, en insistant pour que son jubilé fût célébré dignement. Ses paroissiens et amis ont organisé 3 jours de fêtes pour ce jubilé, dans l’église même où l’abbé Chandron fut baptisé, fit sa première communion et célébra sa première messe.

l’abbé Chassang

Pour l’occasion un ami du chanoine Chandron, l’abbé Chassang - né en 1855 à Bollène et qui fut professeur au Petit-Séminaire - composa la musique d’une cantate qui fut exécutée par un groupe imposant de choristes.

Parmi les prêtres présents, l’abbé André, supérieur du séminaire, s’adressa en ces termes à son ami, rendant hommage à ses vertus et qualités : « habile à solutionner les problèmes les plus délicats, soucieux des grands intérêts de nos paroisses, saintement ambitieux du repeuplement efficace et sage de nos séminaires, toujours prêt à donner à ses frères les légitimes consolations auxquelles ils ont droit, pensant toujours le bien, ne supposant jamais le mal, cherchant partout la paix et faisant le bien » . Quelques mots de Mgr Lucquin, vicaire général, résument les vertus de ce prêtre de choix : « avec beaucoup d’autres dons, vous possédez la force exquise et conquérante da la bonté »

L’abbé Chandron est décédé le12 février 1922.

Saint Agricol, patron d’Avignon, 5 septembre 1920

Tableau de saint Agricol
dans l’église de Savoillans

En cette année 1920, le bulletin religieux du diocèse rappelle qu’à la suite de la Bulle Universa per orbem du pape Urbain VIII datée du 13 septembre 1642, qui invitait chaque cité à se choisir un patron, Avignon désigna saint Agricol.

En effet, le 10 décembre 1647, le conseil de ville se réunit et « par un acte solennel se plaça ainsi que la cité d’Avignon sous le patronage de Saint Agricol de tout temps invoqué avec fruit par les habitants ».

Le texte du conseil de Ville exprime admirablement cette dévotion filiale et reconnaissante à ce grand saint : « si nous voulons considérer la particulière dévotion que la ville a toujours témoignée à l’endroit de Saint Agricol, nous verrons, sans doute, qu’à très juste titre nous le devons proclamer notre protecteur et par cet aveu général lui témoigner la continuation de notre culte ; vous savez que Messieurs le consuls rendent cette soumission à ce saint que d’accompagner son chef (note : le reliquaire qui conserve son crâne) toutes les fois qu’on vient à le sortir de son Eglise ; outre cela que les offrandes de cire qu’ils lui présentent annuellement, les grands chandeliers de léthon (sic) que la ville lui a donnés, sa statue qu’elle a fait dresser au-devant de la Porte du Rhône, sont autant de preuves qu’il y a longtemps que nous avons demandé sa protection et que nous nous sommes mis sous sa défense ; mais si nous avons été dans ces respects et dans ces sentiments pour l’amour de ce saint, il n’a pas manqué de sa part de nous assister de ses grâces, et nous pouvons dire que nos misères ont toujours trouvé du soulagement quand nous avons recouru à sa puissance » 

Monsieur le chanoine Bertrand
supérieur du Petit-Séminaire

Le 5 septembre 1920, après la messe solennelle présidée par le chanoine Chandron, soutenue par les chants de la chorale qui a interprété une messe de Théodore Dubois, dans l’après–midi, monsieur le chanoine Bertrand, supérieur du Petit-Séminaire, a prononcé le panégyrique de saint Agricol.

« Le prédicateur a montré les merveilles de la grâce dans l’âme du saint patron avignonnais, et, en un style clair et élégant tout ensemble, a dépeint successivement l’enfant, le moine et l’évêque »

« Aux rebours du laïcisme contemporain », l’enfant a reçu toute l’éducation chrétienne qui fait l’homme et le chrétien selon a parole d’un philosophe « l’âme de l’enfant est un palais, il faut l’orner ; elle est un arsenal, il faut l’armer ; elle est un temple, il faut y mettre Dieu ».

Selon la tradition, il devint moine à Lérins dès l’âge de 14 ans où, selon la règle bénédictine Ora et Labora, « il s’appliqua avec ardeur à la pratique des vertus chrétiennes et à l’étude des sciences sacrées ».

Il fut désigné par ses compatriotes pour être le successeur de saint Magne sur le siège épiscopal d’Avignon. « Trois mots résument à merveilles l’histoire de son épiscopat : Dieu, les âmes et sa propre sanctification ».

La procession se mit en marche après cela.

Anniversaire d’ordination de Monseigneur Urtasun, 2 juillet 1970

Plus de 70 prêtres, sans compter religieux, religieuses et laïcs qui remplissaient la nef, entouraient monseigneur Urtasun à Notre-Dame-des-Doms pour la célébration d’une messe d’action de grâce pour le 53e anniversaire de son ordination sacerdotale.

Cette cérémonie, selon le chroniqueur fut pour tous : un témoignage de reconnaissance, une affirmation de l’unité du presbyterium et des chrétiens autour de l’évêque, une communion fraternelle. La soirée s’est poursuivie par une réunion familiale ouverte à tous dans le jardin du Chapitre.

Lors de la messe, Mgr Urtasun voulut utiliser le calice que lui avait offert le pape Paul VI à la fin du Concile, et portait l’aube et la chasuble qu’il avait revêtues pour sa première messe, il y a 53 ans.

Dans son homélie, après avoir évoqué des temps difficiles où il est plus que nécessaire de rester unis, il évoquait le magnificat de la Vierge-Marie et ajoutait : « Nous pouvons et nous devons dire notre Magnificat. Sans doute, il faut dépasser les contestations et les incertitudes qui pourraient nous attrister. Le Seigneur est avec nous jusqu’à la fin des temps. A nous d’obtenir par notre témoignage de communion dans la diversité des Béatitudes promises par le Seigneur levant les yeux sur ses disciples ».

Abbé Bruno Gerthoux
Archiviste diocésain