Tchad : appel à l’aide

25 mai 2014

L’appel à l’aide d’une jeune femme du diocèse partie en coopération avec la Délégation Catholique pour la Coopération.
Avant son départ, elle avait rencontré Monseigneur Cattenoz qui lui avait demandé de donner des nouvelles du Tchad.

Pour toute aide, veuillez prendre contact avec le secrétariat de l’archevêché.


Avril 2014

En direct du Sud du Tchad, je viens vous parler un peu de ce pays aux milles couleurs. Je m’appelle Audrey Hernandez, j’ai 25 ans. Je suis partie avec la Délégation Catholique pour la Coopération, en tant que Volontaire de Solidarité Internationale. Et voilà que je foule les terres tchadiennes depuis bientôt trois mois.

Et même pour une fille du Sud, la chaleur ici est forte ! Pas moins de 35° tous les jours. Mais la saison des pluies arrive bientôt !

Je travaille auprès de la Fondation de la Compagnie Sucrière du Tchad qui œuvre dans le développement rural. L’objectif de la Fondation est d’améliorer les conditions de vie du Canton de Banda en appuyant les groupements de villageois, en les formant. Les formations peuvent aussi être plus pratiques : apprendre à cultiver des betteraves, à semer du maïs, à traiter son sol naturellement contre les insectes, et bien d’autres encore.
Nous essayons aussi de sensibiliser sur certaines thématiques, notamment sur celle de la condition de vie des femmes. Lors de la Journée de la Femme, nous avons pu organiser une rencontre sur les thèmes du mariage précoce et de l’excision…
 
Comme vous le savez, le conflit en Centrafrique ne cesse de faire rage. Beaucoup de centrafricains, d’origine tchadienne, se sont déplacés ou ont été chassés vers le Tchad.
Un des camps de réfugiés se trouve prés de la Fondation, où je travaille. J’y suis déjà allée plusieurs fois, mais je me retrouve démunie face aux besoins de ces pauvres gens.
 
Actuellement, il y a 16200 personnes dans le camp (des gens arrivent tous les jours). Le camp n’était prévu que pour 200 à 300 personnes, et ce pour une durée de trois mois maximum. Les personnes étaient supposées retourner chez elles, ensuite. Mais ces gens là n’ont plus de « chez eux ».
Il y a environ 8000 enfants, 5000 filles et 3000 garçons. Parmi eux 500 enfants sont orphelins, ni père, ni mère. Leur âge varie de 0 (des bébés) à 16 ans.
23% de malnutrition actuellement sur le camp, et cela ne cesse d’augmenter.
Les éléments vécus sont dramatiques. Les équipements sont sommaires.
Il y a seulement 140 latrines et 50 douches.
Plus de 6700 personnes sont sans abri (pas de tente). Et lorsque la saison des pluies arrivera, ceux qui n’ont pas de tentes rencontreront des problèmes, mais aussi ceux qui en ont, car elles ne sont pas consolidées (il faut des briques pour éviter que la pluie n’inonde tout).
Un centre de soins a été mis en place, mais ne dispose pas de matériel suffisant et il n’y a que deux médecins. Les organisations présentes sur place n’ont pas assez de moyens.
Pourtant la joie habite encore les gens, des écoles spontanées se sont mises en place ; les femmes demandent des formations pour apprendre à faire du savon, à coudre ; les enfants ne demandent qu’à jouer, apprendre. Continuer de vivre malgré tout.



J’ai rencontré aujourd’hui même (jeudi 10 avril) l’administrateur du site. Nous avons discuté des besoins prioritaires. Pour lui, la priorité, ce sont les abris :
 
1) Abris
Une nouvelle tente consolidée coûte : 131 000 Fcfa soit 200 euros.
Une tente à consolider coûte : 80 000 Fcfa soit 121 euros.
A l’heure actuelle, il faudrait 700 nouvelles tentes et 1250 tentes sont à consolider. Mais le financement d’une tente, deux tentes, serait déjà un grand apport.
 
2) Les conditions d’hygiène
Les latrines sont à restaurer, des douches à construire et des points d’eau à multiplier.
Les jeunes filles continuent d’étudier, et ont besoin de kits de toilettes pour pouvoir aller étudier loin, mais dans de bonnes conditions.
 
3) L’hôpital
La saison des pluies sera la porte ouverte au choléra, au paludisme, aux maladies diarrhéiques, aux infections respiratoires.
 
4) Les moyens de gestion du camp
L’administrateur du site, alors qu’il gère plus de 16000 personnes réalise cela sans trop de moyens.
Il n’a pas d’ordinateur, pas de moyen d’imprimer, de photocopier. Il dit que n’importe quel ordinateur portable de seconde main, serait suffisant pour lui permettre de mieux s’organiser.
 
5) L’éducation
Les maîtres et maîtresses d’école travaillent tout à fait bénévolement, et ne demandent pas à être payés. Mais ils manquent de moyens : craies, tableaux, d’une chaise et d’un bureau (même sommaire).
Il n’y a pas non plus de manuels scolaires tchadiens ni pour les élèves, ni pour les maîtres. Encore moins de livres de lecture.
 
5) Le divertissement
Parce que si ces personnes sont occupées, il y a moins de tensions !
Les enfants ont besoin de jouer, les garçons adolescents se passionnent pour le foot et rêvent de maillots, de shorts, et de ballons de qualité.
Les femmes ont formulé des souhaits pour être formées ; en couture, tricot, confiture, fabrication de savon, etc. La fondation auprès de laquelle je travaille, peut sans doute aider là dessus.
 
Ma demande est donc la suivante : pouvez-vous « m’aider à aider » ces gens ?
Avec plusieurs options possibles :
  • Financer quelques tentes nouvelles ou à consolider
  • Participer aux frais de rénovation des latrines
  • Collecter des craies, ou financer de quoi acheter deux, trois bureaux et chaises, ou tableau
  • Collecter des maillots de foot, des shorts
  • Trouver un ordinateur de seconde main, une imprimante
Bref de multiples interventions sont possibles.