Portrait de prêtre : André Cheysson

23 octobre 2014

« On ressort de Béthanie avec beaucoup de joie, d’amour et d’espérance. »

André Cheysson, revient de Béthanie où la moitié des résidents sont des prêtres. Il a encore à préparer le prochain diaporama, pour un après-midi bien animé. Ils seront une vingtaine dans la salle, chacun avec ce que le grand âge et parfois la maladie lui laisse, parce qu’il est bien misère de ne plus voir ou de ne plus entendre, plus encore que de ne pas marcher. Il retrouve des visages qu’il a connus avant …bien avant. C’est à propos de ceux-là et des autres qu’il dit en ressortir avec beaucoup de joie, d’amour et d’espérance.

Il va repartir à Béthanie, pour la messe, pour les confessions, pour partager le repas de midi. C’est la dimension de sa mission, à laquelle s’ajoute une présence attendue une fois par mois dans une autre résidence pour personnes âgées. L’homme qui avoue ses 81 ans a encore la vitalité et l’ardeur rayonnante de son rôle de prêtre. Il habite dans la grande Maison diocésaine depuis 2012 et ne nourrit pas d’autre projet que de garder assez de santé pour faire demain les mêmes tâches qu’aujourd’hui.

Sa vie de prêtre a commencé à la paroisse Saint-Florent d’Orange. Dernier vicaire dans la hiérarchie de l’époque, il est attelé au catéchisme, aux louveteaux et aux guides, à la chorale « A Cœur Joie », et il découvrira qu’il est presque toujours de service pour les obsèques et beaucoup moins pour prêcher, puisqu’il ne lui sera permis de prêcher que quatre fois par an !

Vicaire à Saint-Ruf, un quartier d’Avignon, il devient un acteur émerveillé du printemps de l’Eglise, le Concile Vatican II. Il découvre aussi une impression de ruche avec des centaines d’enfants, les laïcs qui deviennent des partenaires, le français qui remplace le latin, le plaisir de prendre son temps pour un baptême expliqué dans son déroulement et puis tous ces bons moments : les retraites à Frigolet, les colonies de vacances… Années fraîches, que celles qui ont suivi 1965 !

Il devient vicaire, encore et pour la dernière fois à Saint-Jean, en 1972, avec une responsabilité déployée sur toute la catéchèse. C’est une nouvelle paroisse, un nouvel enthousiasme.

Viendra ensuite, la première affectation de curé avec 3 villages autour de Mormoiron en 1978 ; c’est le souvenir d’une communauté remarquable qui a su se fédérer pour faire une paroisse, sous l’impulsion de grands chrétiens. Le manque de prêtres s’accentue, et il faut s’occuper en plus d’un gros secteur autour de Caromb. Les années « Jean-Paul II » commencent.

Déménagement encore, précisément à Caromb , dans une paroisse qui regroupe 4000 âmes. C’est l’époque de l‘installation des moines au Barroux . L’Eglise a mal à son Concile. Heureusement, il y a l’amitié d’un secteur inter paroissial de huit prêtres. On se serre les coudes. On se retrouve avec plaisir.

En 1990 , départ pour Cadenet avec la charge de trois villages voisins. Ce sera une époque heureuse avec la fièvre d’un synode diocésain, l’amitié inoubliable des familles où on aurait pu trouver le couvert tous les soirs, les voyages organisés pour souder la fraternité, les pèlerinages de la fin d’été à Lourdes. Sans vicaire, il va retrouver l’amitié des collègues du secteur. Il aura été curé de Cadenet pendant 13 ans, jusqu’en 2003 , en y traversant une grave maladie.

Son rôle de curé est terminé, mais pas sa disponibilité au service de l’Eglise. Il se retire au presbytère de Piolenc et se met à disposition de l’équipe d’Orange animée par le Père Ginoux. Pendant six ans, il rendra des services à Mornas et Uchaux.

Hébergé à Orange chez des amis, en 2009, il assurera l’essentiel d’une activité pastorale classique (messes, baptêmes, obsèques), ceci pendant trois années. Et allez savoir pourquoi son cœur aura palpité un peu plus pour la paroisse de Caderousse !

En 2012, il arrive à Avignon, à 79 ans et se voit confier la veille spirituelle et amicale qu’il déploie depuis cette date à Béthanie et auprès des retraités du MCR.
« Et puis, vous savez, ce n’est pas une charge, c’est une joie sacerdotale de servir ! »

Il va être midi… et il sera en retard à Béthanie à cause de l’article pour Bloc-Notes !